Les Ordinateurs Quantiques : Plongée au Cœur des Ordinateurs du Futur | EMInnov

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L’ordinateur quantique de Google réduit à quelques secondes un calcul qui aurait pris 47 ans sur un superordinateur !!

Bienvenue dans l'ère révolutionnaire de l'informatique quantique, une avancée technologique captivante de notre époque. Les ordinateurs quantiques exploitent la mécanique quantique pour des calculs plus rapides et efficaces que les ordinateurs classiques. Dans cet article, nous plongerons dans le monde complexe des ordinateurs quantiques, explorant leur fonctionnement, leurs applications potentielles, et les défis passionnants qui les entourent.


En quoi ça consiste ?

Les ordinateurs classiques ou conventionnels sont programmés avec des bits comme unités de données. Chaque bit peut stocker un 0 ou un 1. Pourtant, ces ordinateurs sont mis face à leurs propres limites lorsqu’ils se retrouvent confrontés à un problème de variables multiples. Dans ce cas, les ordinateurs doivent effectuer un nouveau calcul chaque fois qu’une variable est modifiée. Chaque calcul est un chemin unique vers un résultat unique.

L’ordinateur quantique, lui, se base sur les concepts expliqués ci-dessus. En raison des lois de la mécanique quantique, celui-ci utilise des qubits, qui peuvent représenter une combinaison de 0 et de 1 en même temps, selon le principe de superposition. Chaque qubit existe ainsi en multiple états de 0 et 1, simultanément. L’ordinateur quantique va ainsi exploiter l’intrication entre les qubits et les probabilités associées aux superpositions pour effectuer une série d’opérations, de telle sorte que certaines probabilités soient augmentées (c’est-à-dire celles des bonnes réponses) et d’autres diminuées, voire nulles (c’est-à-dire celles des mauvaises réponses).




Les qubits peuvent être fabriqués à partir de différentes plateformes ou briques de base matérielles, telles que les qubits supraconducteurs, les particules élémentaires ou les ions piégés. D’autres méthodes en devenir sont les processeurs quantiques photoniques qui utilisent la lumière. « Nous utilisons le terme d’ordinateur quantique, mais il serait préférable de parler de processeur quantique, car l’intégralité d’un calcul ne peut pas être implémentée sur un ordinateur quantique, seulement une petite partie, explique Loïc Henriet, Chef Officier Technologique de Pasqal. Nous aurons toujours besoin d’un processeur classique pour orchestrer l’ensemble des taches de calcul. »

Pour qu’un ordinateur quantique fonctionne, il doit être capable de corriger les erreurs dues à la nature imparfaite du matériel actuel et qui empêchent d’arriver au résultat final du calcul.

L’ordinateur quantique ne remplacera pas l’ordinateur personnel ou le smartphone, les premiers clients seront certainement les gouvernements et les grandes entreprises plutôt que le grand public.

 

En de simples termes

 « Un ordinateur quantique manipulera de nombreux qubits dans un état massivement superposé : 0000 plus 1111, par exemple, explique Landry Bretheau, professeur en physique quantique à l'École polytechnique au sein du Laboratoire de Physique de la Matière Condensée (PMC*). Dans cet état “intriqué”, plusieurs calculs peuvent être effectués en parallèle. Un exemple concret : imaginez que le calcul, le problème, soit de sortir d’un labyrinthe. Comment s’y prendre ? Un être humain ou un programme informatique va tester différents chemins. À chaque fois, il arrivera à une impasse, puis revendra sur ses pas. Il testera ainsi tous les chemins jusqu’à ce qu’il sorte du labyrinthe. Mais un système quantique peut être dans une superposition d’états, c’est-à-dire qu’il peut se trouver à plusieurs endroits en même temps. Il peut donc essayer d’explorer les différents chemins en parallèle et sortir du labyrinthe plus rapidement. »



Applications potentielles

Il existe de nombreux domaines dans lesquels un ordinateur quantique pourrait s’avérer plus utile qu’un ordinateur conventionnel, que ce soit en termes de temps de calcul ou de qualité des résultats obtenus.

  • Cryptographie :

L’exemple le plus connu est l’algorithme de Shor, qui permet de factoriser efficacement un grand nombre en facteurs premiers, pour des applications en cryptographie et en sécurité informatique, par exemple.

  • Modélisation informatique et maths appliquée :

 Les ordinateurs quantiques seront également très performants dans l’utilisation d’algorithmes spéciaux pour résoudre des problèmes d’optimisation complexes, tels que ceux liés à l’ordonnancement, au routage et à la logistique. Ces problèmes consistent à trouver la solution optimale parmi un grand nombre de possibilités — le plus célèbre étant le problème du « voyageur de commerce », qui doit trouver l’itinéraire le plus court possible entre plusieurs villes. Les entreprises de livraison et de logistique voudront certainement de ce fait adopter la technologie quantique.

  • Pharmaceutique et materiaux :

Les problèmes liés à la réactivité des molécules en bénéficieront également. « Il y a beaucoup de recherches dans ce domaine, explique Loïc Henriet. Avec un processeur quantique, nous pourrons effectuer des calculs beaucoup plus efficaces pour déterminer la réactivité de certaines protéines, par exemple, ce qui aura d’énormes applications pour l’industrie pharmaceutique et la synthèse de nouveaux médicaments. Nous pourrons également calculer les propriétés de nouveaux matériaux qui présentent un intérêt dans de nombreux domaines technologiques. »

 

  • Intelligence Artificielle :

L’apprentissage automatique et l’intelligence artificielle sont également des domaines d’application importants, car les ordinateurs quantiques devraient être en mesure d’améliorer les algorithmes d’apprentissage automatique — potentiellement de manière spectaculaire — en fournissant des routines d’optimisation plus rapides et plus efficaces ou en explorant de nouveaux modèles et de nouvelles architectures. Il pourrait s’agir d’un nouveau marché massif, mais il dépendra de la construction d’ordinateurs quantiques pratiques à grande échelle et du développement d’algorithmes et d’applications capables de tirer parti de leurs capacités uniques.


Défis 

  • Technologiques :

Actuellement, Les processeurs quantiques sont actuellement au stade exploratoire, comme illustré par le travail de l'équipe de Loïc Henriet sur un processeur occupant un espace imposant de 3 mètres sur chaque dimension. De plus, pour positionner précisément les qubits dans l'espace, il est crucial de maintenir un vide extrêmement poussé, équivalent à la pression à la surface de la lune, soit environ 10-11 millibars.

Le contrôle des qubits exige une optique sophistiquée, impliquant des lasers, des lentilles et des miroirs. Pour coordonner et synchroniser ces équipements divers, constituant le matériel (hardware), un logiciel intégré, équivalant au système d'exploitation du processeur quantique, s'avère indispensable.


  • Des implications pour la sécurité informatique

Les avancées des ordinateurs quantiques, tels que le Sycamore de Google, remettent en question la sécurité informatique en rendant rapidement obsolètes de nombreux systèmes de chiffrement actuels. Ces systèmes reposent sur la complexité des calculs mathématiques, comme le chiffrement RSA utilisé pour sécuriser les transactions en ligne. Il repose sur la difficulté de factoriser de grands nombres en leurs facteurs premiers, une tâche extrêmement difficile pour un ordinateur classique, prenant un temps considérable, garantissant ainsi la sécurité. Cependant, les ordinateurs quantiques, comme le Sycamore, sont capables d'effectuer ces calculs beaucoup plus rapidement, mettant en danger les systèmes de chiffrement existants.

Pour relever ce défi, la sécurité informatique devra développer de nouvelles méthodes de chiffrement capables de résister à la puissance des ordinateurs quantiques. Cela pourrait impliquer la création de nouveaux algorithmes de chiffrement ou l'utilisation de principes de la mécanique quantique pour mettre en place ce que l'on appelle le "chiffrement quantique". Cela représente un domaine de recherche crucial pour assurer la sécurité des données dans l'ère des ordinateurs quantiques.

 

Exemple en cours de recherche


Plusieurs entreprises, dont IBM, Google, Honeywell, Intel et Microsoft, ont développé des ordinateurs quantiques fonctionnels, avec IBM annonçant récemment un processeur de 127 qubits. Malgré ces avancées, on est encore loin des 1 000 000 qubits estimés nécessaires pour un ordinateur quantique pleinement opérationnel.


Le Sycamore de Google a accompli une tâche en quelques instants qui aurait pris des décennies pour un ordinateur classique, grâce aux principes de la mécanique quantique. Cela révolutionne la recherche scientifique en offrant une modélisation sans précédent. Cependant, la puissance de calcul des ordinateurs quantiques pose des préoccupations en matière de sécurité, car elle pourrait potentiellement compromettre les systèmes de chiffrement actuels.

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Écrit par :

Ali MEFTAH

Étudiant à l'École Mohammadia d'Ingénieurs et membre du Club EMInnov.

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